À Ostende, station balnéaire belge, des artistes investissent les murs de la ville

Il y a un charme tout particulier aux plages de la mer du nord en Belgique. De vastes étendues de sable fin, des promenades de bord de mer sur la digue qui longe la côte, bordée de boutiques, de salons de thé et de restaurants, l'air revigorant de la Manche et les couchers de soleil rougeoyants… C'est déjà tout un programme.

Station balnéaire réputée, surnommée "la reine des plages", Ostende et son port maritime occupent une position centrale sur les 66 km du littoral belge.

À égale distance de la France et des Pays-Bas, cette ville balnéaire est le point d'arrivée des voies de chemin de fer belges et le point de départ maritime vers les ports du monde entier.

L'art occupe une place privilégiée dans la ville d'Ostende. Sur la digue, les Rocks Strangers de Arne Quinze, installés en 2012 pour une exposition temporaire sont restés dressés sur le bord de mer pour le plus grand plaisir des passants. Mais la ville a voulu aller plus loin dans l'immersion globale d'Ostende au cœur de l'art.

Aux mille et une raisons de profiter des plaisirs balnéaires qu'Ostende offre aux visiteurs, s'ajoute désormais celui tout particulier de voir les murs de la ville éclaboussés de la palette colorée ou grisée d'œuvres monumentales ou d'installations plus discrètes à dénicher un peu partout sur un parcours d'art riche de plusieurs dizaines de créations d'artistes du monde entier.

Tous les artistes sélectionnés par The Crystal Ship, l'organisme concepteur de cette rencontre magique entre l'art et la ville, travaillent dans des styles très éclectiques. Ils se sont approprié l'espace qui leur a été réservé avec un plaisir à la mesure de leur immense talent.

Le chalutier de l'artiste belge Siegfried Vynck semble transpercer dans un tourbillon d'écume multicolore le pignon d'une maison ; les personnages féériques de l'anglais Phlegm traversent nonchalamment une des faces d'un immeuble et l'Espagnol Isaac Cordal a installé sur un minuscule balcon un curieux petit spectateur.

Sur la façade du renommé salon de thé Georges, rue A. Buylstraat, l'italien Pixel Pancho a peint en 48h un couple de ses poupées mécaniques entouré d'une guirlande de fleurs, tandis que l'argentin Bosoletti met le numérique à contribution pour capter à travers un filtre négatif les détails d'un portrait sur une fresque géante. Quant au street artiste belge Jaune, dont The Crystal Ship est fan, il égaye plusieurs endroits de la ville avec ses petits éboueurs en action.
 

Chaque année une vingtaine d'œuvres supplémentaires s'offriront au regard des vacanciers et des visiteurs et viendront enrichir le patrimoine de ce vaste musée ostendais d'art contemporain en plein air.

Le plan du parcours est disponible à l'office du tourisme d'Ostende.

Au fil de vos pérégrinations dans la ville d'Ostende à la découverte des œuvres artistiques de ce parcours d'art, vous passerez nécessairement dans le centre à proximité de la maison familiale de James Ensor.

Né de père anglais et de mère flamande, naturalisé belge, James Ensor est un artiste d'avant-garde parmi les plus novateurs de la première moitié du XXème siècle. Peintre, graveur, musicien, l'approche formelle de  son œuvre balaie un large spectre de styles picturaux : impressionnisme, fauvisme, symbolisme, expressionnisme.

Plusieurs toiles parmi les plus connues de ce maître de l'art moderne belge ont pour thème d'inspiration des vanités et les masques de carnaval et objets souvenirs vendus dans la boutique que tenait sa mère au rez-de-chaussée de leur habitation.

Le musée installé dans la maison de naissance du peintre, est agrandi aux étages de l'immeuble voisin pour un meilleur accueil du public.

L'exposition des résultats des recherches de l'Ensor Research Project consacré à l'œuvre de James Ensor, à partir des riches collections d'œuvres de l'artiste que possède le Musée Royal des Beaux-arts d'Anvers, a fait escale au Mu.ZEE d'Ostende de mai 2018 à juin 2019.