Martin Margiela, ses années Hermès en 5 idées clés

Martin Margiela, à ses débuts, a passé beaucoup de temps à déambuler aux puces à la recherche de pièces de vêtements anciens et de matériel pour ses recherches formelles.

Démontés, découpés, façonnés, assemblés, ils composent sur le corps des pièces de vestiaire dans un esprit iconoclaste qui ont contribué à la renommée de la Maison Martin Margiela. C'est le cas, entre autres, d'un plastron réalisé à partir de gants en cuir vintage, d'un assemblage de colliers montés en parure, d'un pull réalisé avec des grosses chaussettes en laine, d'un patchwork de foulards en soie composant une robe gitane ou encore d'un top confectionné avec des sacs en plastique.
 

À partir de 1994, quelques reproductions de vêtements vintage chinés ont été introduites sous l'intitulé "Replica" dans les collections MMM, Martin Margiela considérant qu'aucune amélioration ne pouvait être apportée à ces pièces anciennes.

Chez Hermès, pas de récupération pendant "les années Marigela". Le lancement du recyclage de luxe avec la marque "Petit H" viendra plus tard. Martin Margiela lui a initié l'idée de "strates". Des éléments intemporels que l'on peut dépareiller, combiner, superposer et porter de différentes façons.

Le goût de Martin Margiela pour l'épure et la réinterprétation l'a conduit à s'intéresser à des styles vestimentaires et des accessoires venus d'ailleurs. Du Japon plus particulièrement. Beaucoup des tenues MMM présentées à l'exposition sont accessoirisées de chaussures tabi, inspirées des chaussettes japonaise à deux doigts d'un confort inégalé selon les amateurs.
 

Martin Margiela figure donc parmi les précurseurs de la slow fashion, de la récupération et du recyclage de vêtements anciens qu'il a su, à travers une démarche radicale, transformer en habits de luxe originaux et désirables.

Il y a un mystère Martin Margiela.

Le couturier, pourtant belle gueule et personnalité empathique avec son entourage, a toujours mis un point d'honneur à fuir les média, refusant les photos et ne répondant que par fax à de rares interviews, au point que son visage reste inconnu du public.

La Maison Martin Margiela s'est toujours présentée comme un collectif mais c'est bien le couturier qui a insufflé à sa marque un sens aigu de la recherche stylistique doublée d'une originalité sans faille.
 

Une forme d'anonymat était de mise aussi lorsque défilaient pour les collections Maison Martin Margiela des mannequins dont la tête était recouverte de tulle ou dont le visage était dissimulé derrière une perruque de cheveux longs portée à l'envers.

Pas de top model sur les podiums de la marque mais des femmes de 25 à 65 ans que le couturier choisissait pour leur naturel et leur caractère affirmé.

Martin Margiela, créateur d'avant-garde, a marqué de son empreinte l'histoire de la mode. Les créations de sa maison figurent déjà en bonne place dans le département de création contemporaine du Palais Galliera, temple parisien des archives de la mode, qui a tenu à fêter également les deux décennies de créations de Martin Margiela pour la maison qu'il a fondée par une exposition rétrospective, Margiela / Galliera, 1989-2009.

Margiela, les années Hermès
Musée des Arts décoratifs
Du 22 mars au 2 septembre 2018.
madparis.fr
 
Margiela / Galliera, 1989-2009
Palais Galliera
Du 3 mars au 15 juillet 2018.
palaisgalliera.paris.fr